Rencontres des sciences de la durabilité

Les Rencontres des sciences de la durabilité sont des rencontres annuelles qui visent à rassembler la communauté française des sciences de la durabilité et de l’habitabilité. Elles constituent un espace de réflexion, de partage d’expérience et de débat pour les chercheurs et chercheuses travaillant sur les défis et transformations écologiques et sociaux, quelle que soit leur discipline.

Informations

Du 10 au 12 juin 2025, les acteurs et actrices des transformations socio- écologiques, du monde académique ou du terrain, se rassembleront à Nantes pour trois jours de réflexion et d’échange autour des tensions socio- et géopolitiques croissantes et sur comment y faire face.

Proposez une session pour partager vos experiences et réflexions et contribuer à enrichir ces échanges.

Illustration créée par Laurie Cezeur

Les savoirs dans la tourmente : sciences de la durabilité et tensions socio- et géopolitiques

10 - 12 juin 2025, Nantes Université

Les tensions géopolitiques croissantes qui menacent le multilatéralisme, couplées aux victoires électorales de personnalités et courants politiques qualifiés de populistes, ou encore l’avènement annoncé d’une “ère de la post-vérité” stimulé par certaines dynamiques médiatiques questionnent et inquiètent la communauté scientifique. Les chercheurs et chercheuses travaillant sur les défis socio-écologiques sont particulièrement concernés dans la mesure où ces tendances s’accompagnent d’une relégation au second plan des questions écologiques dans l’agenda politique et le débat public, voire d’une hostilité envers les lanceurs d’alerte sur ces questions. Il semble de plus en plus difficile de sensibiliser et de convaincre de l’urgence à agir pour répondre aux crises climatiques et écologiques. 

C’est à ces tensions socio- et géopolitiques que seront consacrées les Rencontres 2025. Elles prennent des formes diverses, d’un pays ou continent à l’autre, et selon les sujets qu’elles traversent et les acteurs qu’elles embarquent. Leurs causes sont multiples – elles tiennent notamment aux inégalités, aux jeux d’acteurs, à la démocratie et aux identités – et les liens à la crise écologique ne sont pas, la plupart du temps, évidents. En comprenant mieux ce qui est à l’œuvre dans ces dynamiques, notamment en décryptant leurs liens profonds aux questions écologiques mais aussi à la place des experts et des savoirs critiques dans nos sociétés, nous sommes mieux à même d’y faire face. 

Les tensions socio- et géopolitiques ne constituent cependant pas seulement un contexte auquel il faudrait nous adapter. Faire de la recherche sur les enjeux d’habitabilité nous place souvent au cœur des controverses et conflits entre acteurs dont les représentations du monde et de ses problèmes, les valeurs et les intérêts divergent. Les débats autour de la ressource en eau, des OGM, des pesticides, du nucléaire, de la taxe carbone ou des zones à trafic limité en fournissent de bons exemples. Les Rencontres permettront d’interroger nos pratiques, sujets et questions de recherche, nos enseignements et nos modes de participation à un débat public dont les modalités ont fortement évolué ces dernières années. Devons-nous et comment réagir, renouveler nos pratiques individuelles et collectives pour mieux répondre aux tensions socio- et géopolitiques qui traversent nos sociétés ?  

Les tensions socio- et géopolitiques dont il sera question lors de nos Rencontres ne concernent pas seulement la communauté scientifique travaillant sur les questions socio-écologiques. Elles affectent aussi les chercheur.euse.s travaillant sur d’autres thématiques (par exemple le genre ou les études postcoloniales), les journalistes, les élu.e.s et de nombreux mouvements citoyens et associatifs. Les sessions plénières et les sessions parallèles (voir appel à sessions ci-dessous) tout au long des trois jours des Rencontres permettront donc à une grande diversité de participant.e.s de partager leurs réflexions et leurs expériences pour mieux comprendre et mieux combattre ces tendances délétères pour les humains et les non-humains.

Intervenant•e•s confirmé•es

Comité d'organisation

Partenaires

CNRS
IRD
Université de Lille
Hello Lille

Découvrez les éditions précédentes

Rencontres 2023 - Sciences de la durabilité et (in)actions : repenser nos pratiques

Sabine Barles

Professeure d’urbanisme-aménagement à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, spécialiste du métabolisme territorial et de l’histoire des techniques et de l’environnement urbains au laboratoire Géographie-Cités. Ses recherches se sont portées sur la notion de métabolisme territorial, qui réunit l’ensemble des flux d’énergie et de matières des territoires considérés, c’est-à-dire importés, transformés, transportés, consommés, exportés ou rejetés dans l’environnement. À la croisée de l’ingénierie, de l’urbanisme et de l’histoire, les travaux de Sabine Barles ont ainsi permis de conceptualiser un champ de recherche en plein essor abordant les interactions entre les villes et leurs environnements proches et lointains, et leurs transformations.

Bruno Boidin

Bruno Boidin est professeur d'économie au laboratoire CLERSE et à la Faculté des sciences économiques sociales et des territoires (université de Lille). Ses recherches portent sur la santé et le développement durable aux Suds. Il a publié plusieurs ouvrages et articles sur la question. Il dirige le master en ingénierie du développement et de l'action humanitaire et est membre du comité de rédaction des revues Mondes en développement et Développement durable et territoires.

Elisabetta Bucolo

Sociologue, enseignante-chercheure au Cnam et membre du Laboratoire Interdisciplinaire de Sociologie Économique/Cnrs (UMR 3320). Ses thématiques de recherche portent sur le fait associatif, les collectifs citoyens de transition écologique, l'économie sociale et solidaire, les injustices environnementales et épistémiques, les recherches participatives. Elle a récemment coordonné et participé à plusieurs projets des recherches sur l'accompagnement à l'engagement écologique, les initiatives citoyennes de reemploi, l'articulation entre justice sociale et environnementale.

Emilie Crouzat

Je suis chargée de recherche en sciences de l’environnement au Laboratoire Ecosystèmes et Sociétés en Montagne (Lessem – INRAE). Mes recherches portent sur les dynamiques des socio-écosystèmes de montagne dans un contexte de changements globaux, avec comme entrée privilégiée les activités d’élevage pastoral. Les projets dans lesquels je m’inscris ont un fort caractère inter- et/ou trans-disciplinaire. J’assure la coordination scientifique du dispositif de recherche-action Alpages Sentinelles, qui mobilise sur le long terme un collectif diversifié d’acteurs des Alpes françaises autour de la question du changement climatique en alpage et des adaptations associées.

Jean Debrie

"Jean Debrie est professeur des universités en urbanisme et en aménagement de l’espace à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et membre de l’Unité mixte de recherche Géographie-cités. Ses recherches portent sur la relation transport/aménagement, les politiques de mobilité métropolitaines et sur l’urbanisme dans les villes fluviales et portuaires (interfaces ville-fleuve-port) dans une perspective de comparaisons internationales (Europe et Amérique du nord). Il participe également à différents travaux sur les dispositifs et méthodes de prospective dans le cadre de projets pédagogiques. "

Guillaume Dezecache

Guillaume est Directeur de Recherche à l'Institut de Recherche pour le Développement, et Directeur Adjoint du laboratoire Unité Mixte International SOURCE (Soutenabilité & Résilience) à Guyancourt dans les Yvelines. Sa formation a été pluridisciplinaire, entre les sciences cognitives et comportementales, la psychologie sociale et la primatologie de terrain. Ses travaux portent sur l'évaluation du rôle des connaissances issues des sciences comportementales, psychologiques et cognitives dans la promotion de la préparation aux catastrophes, et sur l'évaluation du 'climat social' des sociétés touchées par les chocs climatiques.

Jérôme Gaillardet

Jérôme Gaillardet est professeur de sciences de la Terre à l'Institut de physique du Globe de Paris. Géochimiste, il travaille sur la géochimie de la zone critique et les cycles biogéochimiques. Il est co-responsable de l'infrastructure nationale de recherche OZCAR (Observatoires de la Zone Critique, applications et recherche) et coordinateur national du projet d'infrastructure européenne eLTER (long-term ecological, critical zone and socio-ecological research observatories). Membre du Centre des Politiques de la Terre, il a publié en 2023 "La Terre habitable ou l'épopée de la zone critique" (Ed. La Découvertes).

Patrick Meyfroidt

Patrick Meyfroidt est titulaire d'un doctorat en géographie (2009) et d'un diplôme en sociologie de l'Université catholique de Louvain (UCLouvain) en Belgique. Depuis 2016, il est chercheur associé au F.R.S-FNRS (Fonds Belge pour la Recherche Scientifique) et professeur à l'UCLouvain. Ses recherches portent sur la manière dont les systèmes d'utilisation des terres peuvent contribuer à la soutenabilité.

Geneviève Pruvost

Geneviève Pruvost est directrice de recherche au CNRS, sociologue du genre, du travail, du mode de vie écologique et d'ethnocomptabilité. Elle a publié dernièrement Quotiden politique. Féminisme, écologie, subsistance (La Découverte, 2021) et La subsistance au quotidien. Conter ce qui compte (La Découverte, 2024). Elle co-dirige un master à l'EHESS et un parcours en études environnementales.

Olivier de Schutter

Olivier De Schutter est le Rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté. Professeur à l’UCLouvain (Belgique) et à Sciences Po (Paris), il a été de 2008 à 2014 le Rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation, et membre du Comité des droits économiques, sociaux et culturels de l’ONU de 2015 à 2020. Ses publications portent sur les droits économiques et sociaux dans le cadre de la mondialisation économique et sur les moyens de lutter contre la pauvreté dans un monde de ressources rares.

Mariam Sow

Après 13 ans d’expériences de terrain avec Enda Pronat, Mariam Sow prend la coordination de l’équipe de 1996 jusqu’à juillet 2023. Elle occupera également les fonctions de Secrétaire Exécutive de Enda Tiers Monde (2007-2009) et de Présidente du CA d’Enda Tiers Monde de 2013 à novembre 2023. Malgré ses hautes fonctions, Mariam est toujours restée très proche des paysans. Elle est devenue une farouche défenseuse du foncier rural avec l’avènement du phénomène d’accaparement des terres en 2010.